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C'est le nouveau blog de Nathalie Croisé...Sur ma route,la vie...La découverte que le bonheur est en soi..depuis, je fais mon chemin..

vendredi 31 octobre 2008

Une page de plus...

Le suspens est insoutenable (!). Cela fait quelques jours que j'ai repris l'écriture de mon roman...c'est très exaltant...Il y a Antoine mais il y a aussi Clara qui porte en elle beaucoup du Sénégal (!). Quand on porte aussi quelque chose en soi, on a envie de le partager alors voilà un autre extrait. Juste pour se dire que si un jour, cette histoire est publiée, certains auront su qu'elle existe ....


Le visage dans les mains, assise à même le plancher de son appartement, Clara regarde sa statue. Trois jours qu’elle n’avance pas. Pas l’envie. Chaque nouvelle tentative est un échec. Elle n’y est pas. Le geste n’est pas assez précis. Elle s’acharne mais sans résultat. L’art, c’est du vivant et quand le cœur ne suit pas, c’est presque inutile de forcer le destin. La jeune femme le sait mais elle a bien conscience aussi que son absence de créativité risque de lui coûter cher. Elle attend une inscription aux Beaux-Arts mais l’argent accumulé diminue à vue de nez. Et puis les « gentils agents chargés de lui trouver un travail » ne vont pas non plus lui faire une fleur...ni même lui en offrir. Rendez-vous est pris dans une semaine. Si d’ici là, elle n’a rien de sérieux à leur apporter, ce sera la déconfiture. Retour à la case départ. Des petits boulots pénibles..des horaires décalés à faire la serveuse fast-food dans des restos ouverts toute la nuit. La fatigue qui va s’accumuler et la créativité qui va s’étioler. Cette sculpture, elle doit pouvoir la montrer. Même à l’école. Pour qu’ils lui fassent confiance, lui ouvrent la porte.

C’est son avenir qui est en jeu. Elle l’a promis à Samba. Il doit la voir, la sentir. Parfois elle espère son soutien. Elle se concentre, revoit les images du Sine Saloum. Le fleuve impérial qui coule au rythme de son sang. Les pirogues qui glissent lentement dans la mangrove. Ca l’apaise. La vie est ailleurs…Peut-être mais aujourd’hui elle est là devant elle. Clara se sent seul. Son frère est parti en déplacement quelques jours. Peu d’amis, tous au travail. La semaine, il ne vaut pas trop se retrouver désoeuvré. Même pas l’envie de prendre un beau bouquin. Pour chasser les idées noires. Un livre d’art ? « Ca me replongerait peut-être dans des images, des sensations ». J’ai besoin de ça. A Paris, je m’étiole. Flamboyante du Sénégal égarée dans la poussière grisâtre de la pollution ambiante. Les odeurs, les saveurs ne sont pas les mêmes. Et elle a besoin de se contact pour retrouver son art. Se pénétrer de sensations nouvelles pour mieux en ressortir toute la moelle. Ce qui fera que sa statue sera vivante. En mouvement. Pour lui donner corps, il faut soi-même le sentir..ce corps. C’est comme une gestation.

L’enfant que l’on porte prend forme jour après jour. Une oreille, un œil…Dans son liquide amniotique il ressent vos vibrations. Ce sont ces vibrations que Clara voudrait retrouver. Elles ne sont pas loin. Enfouis sous son absence d’envie et sa peine parfois si lourde. Clara se lève, étire ses jambes endolories. Cela fait plus d’une heure qu’elle est ainsi dans son salon. Il était temps de sortir de ses brumes. « Je vais prendre l’air ». Clara enfile un pull et claque la porte.

1 commentaire:

Webradio a dit…

Vivement que Tu l'édites, ou fasses éditer, ce roman, que l'on puisse le lire...