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C'est le nouveau blog de Nathalie Croisé...Sur ma route,la vie...La découverte que le bonheur est en soi..depuis, je fais mon chemin..

jeudi 30 avril 2009

La vie de Gnarf-Gnarf est-elle ailleurs?

Lili, vous pouvez me signer un autographe? La soeur de Zaza s'approche de Gnarf-Gnarf encore sonné par cette soirée mémorable. "Volontiers". Elle a un sacré sourire, la frangine. Et puis elle est avenante. Il lui roulerait bien une pelle maintenant. En même temps avec son rimelle et ses faux-cils, il ne se sent pas au top de sa séduction, le nabot.

La beauté embraye: "C'était pas mal, un peu gauche mais y'avait de l'idée. Bon,l'interprétation de Mylène Farmer était un peu étrange. Ca lui donnait un côté vieille tenancière. Mais à part ça, vous avez tenu la route. De toute façon, c'est le seul spectacle à 40 kilomètres à la ronde alors nos péquenots ne sont pas trop regardants.."Grrrrr...Tout un mythe s'effondre..."Mais pourquoi me demander un autographe..Je le revends parfois en prétendant que c'est une grande star, les ploucs n'y voient que du feu!" Idiote, toi-même. Gnarf-Gnarf s'exécute mais ça lui détruit le moral. Il file se changer. Que faire? Son rapport à Zaza. Quand il repense, c'est vrai que ce n'était pas le spectacle du siècle. Mais on ne s'inspire pas remplaçant de Zaza au pied levé. C'est déjà beaucoup! A la sortie, un homme attend.Le guette en fait. "bonsoir, je vous ai vu ce soir. Très chouette. Belle idée de faire le spectacle en l'absence de Zaza. Ca nous aurait manqué?"Merci..Le gnome est ravi mais ne le montre pas trop. "Je m'appelle Albert.."Il lui tend la main. Que Gnarf-Gnarf accepte non sans afficher une petite réticence.."Je suis le maire de la commune". Ah, d'accord. Le nain se détend un peu. "J'aime bien l'idée des nouveaux venus. Par ici, on n'en voit pas trop.

Si vous voulez continuer ou faire d'autres spectacles, ce serait volontiers".Le grincheux a le sourire. Il se sent utile soudain. Dans cette campagne aux 400 âmes. "Je vais voir, j'ai un travail aussi. Et puis ce n'était qu'un début "Oui, justement un bon début lui lance Albert en disparaissant dans le noir. Gnarf-Gnarf traîne un peu entre les maisonnées. Il revit cette heure hors du commun.

Sa peur l'a très vite quitté. Il se sentait bien. Quand il rentre, Zaza dort profondément. Il lui parlera plus tard.Il jette un oeil à son portable mais ne l'allume pas. Tant pis.Pour le moment, sa vie est ici. Et ceux qui l'emmerdent n'ont pas qu'à rester chez eux. Il est exténué. N'a même pas envie de se démaquiller. Il ne sait pas faire et puis il y a du travail. Il s'endort..du sommeil du juste.Il n'est pas au bout de ses peines ...

mercredi 29 avril 2009

L'origine de la perplexité

Il y a des romans que l'on voudrait aimer. Comme des hommes que l'on croise sur son chemin. Il y a tout pour que ça marche, la fameuse alchimie. Le livre dont on vous a tant parlé, le cadeau d'un ami, l'auteur que vous appréciez, le titre qui vous accroche ou encore la couverture qui vous plait. Autant de raisons qui peuvent faire que vous allez passer un bon moment. "L'origine de la violence" de Fabrice Humbert est l'un de ces romans que j'aurais voulu aimer. Tout commençait bien: d'abord c'est au cours d'un dîner livres-échanges que cette oeuvre publiée par les Editions Le Passage m'est arrivée entre les mains. Par la main innocente d'un serveur de pizzeria. Tirage au sort spécial.

Le hasard, comme j'aime, qui fait bien les choses. Le titre d'emblée me séduit "L'origine de la violence". Laquelle? Et puis c'est une histoire de familles. Un passé douloureux. Un jeune professeur, que l'envie d'écrire démange, tombe un jour sur la photo d'un homme mort à Buchenwald. A 26 ans. David Wagner. Il ressemble à s'y méprendre à son père. Mais voilà il y a un hic. Lui est un Fabre, jeune homme de bonne famille. Aucune origine juive. Alors il faut hercher. Comprendre que cet homme, beau, séduisant, arriviste est arrivé un jour dans la famille. La fille Clémentine succombe. Pas vraiment de charme mais de l'argent, ce qui plait à David. Mais une beauté blonde va tout emporter sur son passage. Virginie,la femme de Charles, le grand-père du professeur. Histoire d'amour fulgurante qui finit en drame. Les camps, la mort. Mais un enfant en héritage.


Toute la première partie se concentre sur cette recherche du passé. Et puis l'auteur se perd un peu dans le présent. Il tombe amoureux, sûrement pas par hasard, d'une Allemande. Et toujours cette violence en lui. Héritée de ces ancètres? Parfois on se perd. Fabrice Humbert nous parle-t-il de la lourdeur des secrets familiaux, de la cruauté des hommes (quand il décrit les camps), de la souffrance engendrée par Hitler ou tout simplement de la violence que chacun peut porter en soi à un moment de son existence? Et du poids du silence.C'est plutôt bien écrit mais je l'avoue, je n'ai pas accroché. Je n'ai pas vibré simplement. Les mots ne m'ont pas emportée. Je suis restée spectatrice. Avec beaucoup d'interrogations. Ce roman n'est pas mauvais, il reste neutre pour moi. Etonnant comme parfois on peut apprécier des imperfections. Et comme d'autres fois, ce qui est juste bien ne vous emballe pas.J'aurais voulu aimer..ce sera pour une autre fois.

La gloire de Gnarf-Gnarf

Tourne-toi..mais t'as grossi depuis la dernière fois? "Arrète, Zaza..tu m'énerves""Ben,oui mon gros, t'as pas l'allure de Barbara mais ça ira!" Le nabot enfile tant bien que mal sa robe rose. Un peu plus et il faudrait un chausse-pieds. "Je vais te maquiller, sinon t'auras l'air d'un camion volé et les routiers du coin vont te faire de l'oeil"."Zaza, t'exagères??"Gnarf-Gnarf est souriant mais son estomac est plus noué que toutes les amarres d'un bateau à bon port..

"Si tu bouges trop, je crains le pire.."Depuis la petite loge, il entend la foule qui s'installe. "Tu as prévenu que ce n'était pas toi?". Zaza toussote."J'ai barré mon nom et mis le tien... Lili..En haut de l'affiche.."Le nabot a des étoiles dans la tête."Allez faut que tu y ailles..Merde.."Gnarf-Gnarf avance sur scène d'un pas hésitant. Les applaudissements sont un peu hésitants. Certains ne connaissent pas cette nouvelle venue qui ressemble plus à la petite soeur de Miss Peggy qu'à la digne héritière de Madonna. La musique part. Impossible de faire machine arrière. Son coeur bat si fort qu'il n'entend plus sa voix. "Like a virgin, touch for the very first time". Encore moins crédible que la reine de la petite culotte dans la foule. Mais curieusement l'alchimie prend.

Gnarf-Gnarf fait sourire. Le public le trouve sympathique ,ce nabot engoncé dans sa robe trop rose. Et puis il y met un tel allant. Il arpente la scène comme un bucheron la forêt. Il lève les mains vers le public. Comme les rois mages en Galilée..Le nain suit aussi l'étoile du berger.Plus le temps passe, plus il se sent bien. Il ne voit plus la foule. Enfin si... un jeune homme qui lui adresse de jolies sourires..Huummmm. On se reprend. Va falloir attaquer..le gros morçeau! Mylène Farmer. Gnarf-Gnarf est une vraie libertine. Il se déchaîne. Un torrent de sensualité gagne la foule. Sa perruque oscille dangereusement. Une idée lui traverse l'esprit. Si je tentais un mouvement de jambe approprié. Le cuissot qui lui tient lieu de gambette s'élève difficilement. Et crac, c'est le drame. La robe rose ne résiste pas. Il le sent, il va finir à moitié nu sur scène. Il fait un signe à l'éclairagiste d'éteindre tout mais celui-ci ne comprend pas et balaie de plus belle la scène. Les jambonneaux à l'air, Gnarf-Gnarf ne sait plus quoi faire.

Le temps est suspendu. Le public hésite, entre rire et désolation. Et puis finalement c'est un tonnerre d'applaudissements. La lumière s'éteint enfin..Mais les hourras ne faiblissent pas. Gnarf-Gnarf connait son heure de gloire...

mardi 28 avril 2009

La répétition de Gnarf-Gnarf


Gnarf-Gnarf aperçoit la petite maison du mécanicien. Il en a le coeur serré. Enfin, retrouver son ami! Une jolie femme lui ouvre la porte. Le gnome est surpris mais le naturel revient au galop. Coup d'oeil du connaisseur. Longues jambes sous la jupe en coton. Des petits seins arrogants et un sourire dents blanches. "Bonjour" lui dit la belle, pas farouche."Bonjour..le chasseur qui sommeille en Gnarf-Gnarf se réveille. Il fait des yeux de biche. "Je viens voir Raymond..vous êtes? Sa soeur.et vous, vous êtes Monsieur..Nain.."Ma renommée est donc si grande !!!

Je vous ai reconnu tout de suite. Mon frère est très doué pour décrire les autres. Vous avez l'air aussi perdu qu'il l'a dit.Perdu? Petite conne. Grrrr...Il n'aime pas quand on lit en lui comme dans un parchemin. Le nabot a un standing. Pas question de e montrer ses failles. Il se renfrogne. "Je peux le voir"?.."Allez-y, il est réveillé mais pas en forme". C'est le moins que l'on puisse dire. Zaza est grise ce matin. Le peau bien plus diaphane que celle de son idole Mylène. Mais quand il aperçoit son pote, ses yeux pétillent. "Tu es revenu? "Euh,oui un problème avec ma voiture? "Ah,bon??Bizarre.;"Euh.. Enfin un cliquetis, je voulais vérifier.."Et revenir., c'est ça?...Gnarf-Gnarf ne répond pas. Un ange passe.."Tu n'es pas en forme en tous cas. "Non, ça fait deux jours que je traîne cet crève d'enfer. Heureusement que Jérome est là."Mais le spectacle?". Ben, y'aura rien cette semaine.."C'est triste..""Mais c'est la vie?? Les deux hommes se regardent en silence "Mais puisque t'es là...""Quoi, moi? Ben, oui, Lili. J'ai bien vu que les paroles des chansons n'avaient aucun secret pour toi. C'est ton talent caché. Si t'as toujours la robe rose. Un peu de maquillage, une répétition et le tour est joué. Et le village sera ravi. "Tu crois??" "

Ca te démange..ton heure de gloire, Nain.."Tu fais quoi dans la vie d'ailleurs? "Je conseille les autres" Et ça rapporte? "Plus ou moins..Mouais, ça t'emmerde en fait. Tu rêves, mon grand. Je le vois dans tes yeux. Allez, tu vois le tiroir là-bas, ce sont mes paroles de chansons..Tu vas le prendre, tu t'assois à côté de moi et on commence. Et puis apporte la glace, là-bas...Va falloir que tu apprivoises ton corps. T'es pas un top modèle, tu bouges comme une barrique mais on devrait en faire quelque chose..Et arrète de sourire bêtement, tu vas te décrocher la mâchoire. Il est 11 heures, les deux amis se lancent dans l'aventure. Gnarf-Gnarf pour la première fois de sa vie écoute. Zaza le corrige, le rabroue. Il répéte. S'agite devant le miroir. Il veut être au top. Sans contrefaçon, je suis un garçon.."Je dirai pas ça, Nain, tu ressembles à rien..à Yvette Horner chez Michou!! Concentre-toi!!! Et c'est Bang-Bang de Sheila, pas Bong-Bong..Tu le fais exprès..Et tes mains, c'est quoi? Tu ne sais pas où les mettre. Dans le dos, on dirait une écolière prise en flagrant délit de vol de sucettes...

" Il a la dent dure, le Raymond. 6 heures sonnent au clocher de l'église. Ils n'ont pas pris le temps de manger et de boire. Mais Gnarf-Gnarf a fait des progrès éclairs. Bientôt la scène. Il le sent qu'il n'est pas venu pour rien....

lundi 27 avril 2009

Gnarf-Gnarf a les clés de la solution

Gnarf-Gnarf est tout léger ce matin.Malgré le cassoulet englouti hier soir. L'émotion du départ annoncé. Il s'était installé confortablement dans la cuisine.Loin des enfants qui voulaient regarder un dessin animé stupide à la télé. Très bien. Pas de moitié à l'horizon. Saucisses et haricots blancs au menu. Ca dégage. Le chien l'a regardé d'un air suppliant. Mais rien.

Il n'a qu'à se goinfrer de sa gamelle, le klebs. Nuit un peu agitée. Entre les conséquences d'un repas trop copieux et l'excitation de l'aventure. Il s'est levé tôt. Levée de camp au petit matin. En catimini.Personne ne saura où il est. Et s'il ne rentre que dimanche tant pis. La route file, aussi verdoyante que l'âme du nabot. Pour une fois, le portable restera éteint. Sorry, but it's not possible to reach me. I'm freeeeeeeeee!!!Pas de Raymond à l'horizon. Le coeur de Gnarf-Gnarf se serre un peu. Il entend des petits bruits. Derrière un capot. Quelques boulons ont fini leur vie sur le sol de l'atelier. C'est Jérôme l'assistant du mécano-chanteur qui bricole. "Ah, Monsieur Nain!". Son oeil s'illumine. "De retour?" Euh, oui, suis désolé mais je pense que ma machine ne tourne pas rond du tout". "Ah,bon?" Elle fait des drôles de bruit." "Pourtant Raymond a des doigts de fée.

Difficile de se plaindre de son travail. "Elle roule, je dis pas mais pas comme avant." Un peu comme vous, lui lance Jérôme avec un clin d'oeil. "Morveux, va, grommelle le nain. "Vous pouvez regarder quand même.."Ok mais pas avant deux bonnes heures.""Vous avez le temp?s"..Toute le reste de ma vie voudrait répondre le gnome. "Je vais prendre un café..il se dirige vers la sortie et puis se retourne. "Au fait,il est où Zaz...enfin Raymond?". "Malade, cloué au lit par une bonne bronchite!" Mais le spectacle de ce soir?.."Ce sera pour une prochaine fois.".Le nabot se dirige vers le café. Il est 10H à peine. Un poivrot commence bien sa journée. Déjà deux petits rouges et le troisième n'est pas loin. Le cafetier lui sourit. "De retour? Quand on rencontre Raymond, on ne le quitte plus, hein? "Mais qu'est ce qu'ils ont à me parler comme ça?" Un peu plus et ils vont lui réduire en bouillie, son petit bonheur. En même temps, c'est pas la joie. Pas de spectacle ce soir. Il irait bien voir Zaza quand même. Celui qui lui a tendu sa main pleine de cambouis.

Sans le juger, le nabot..Allez, un petit kir, ça me fera du bien! Une petite vieille traverse la place. Pliée en deux par le poids des ans. Elle s'appuie difficilement sur sa canne. "Quand je serai comme ça, quelqu'un viendra-t-il me voir dans ma maison de retraite? Et les jeunettes me riront à la barbe....Grrrrr...Je n'ai qu'une vie. Gnarf-Gnarf termine son kir et file voir Raymond. Il ne s'agit plus de vouloir être un artiste...

Ode à Nathalie


Il y a longtemps nous nous sommes croisées,entraînées par la vie

Chacune a continué sa route,portées par les choix suivis

Et puis nouveau média, nouvelle envie, nous étions réunies

Facebook a aidé à recréer une complicité plus mûrie.R

encontres en coup de vent dans les couloirs d'Issy

Toujours un fou rire, un instant partagé qui grandit

Pour cette amitié qui suit son cours, je te dis : merci

Tu resteras toujours un repère , cette autre... Nathalie

dimanche 26 avril 2009

Ode à Virginie


Il y a peu de temps encore, nous avions chacune nos vies

Et le hasard a mis son grain de sel, internet en grande partie

Nous n'avons pas les mêmes destins mais les mêmes envies

Et comme une évidence complice, un lien s'est tissé,sans bruit

De mêmes signes, de vraies Lionnes, on pourrait croire à l'astrologie

Mais cela va au-delà, surprise de nos vies, la complicité a grandi

Au point de se retrouver dans un projet, Etats d'âme, qui mûrit

Pour cette rencontre inattendue, je dirai simplement :merci, Virginie

Et j'espère, je crois, que par delà le temps, nous resterons amies.

samedi 25 avril 2009

Etats d'âme



Moment unique entre le photographe Jean-Louis Bongrand et ma petite famille.Pour le projet Etats d'âme.Don de soi et partage. Tellement beau....Unique...

vendredi 24 avril 2009

Le blues de Gnarf-Gnarf


Un beau jour ou peut-être une nuit.... Un aigle noir plane au dessus de Gnarf-Gnarf. Cela fait trois jours qu'il est revenu à Paris mais le coeur n'y est pas. Son esprit s'embrouille. A peine arrivé, c'était volée de bois vert et sortie du toutou obligatoire. Et privé de dessert. Même internet, c'est au rabais. Il est contraint de rester dans le salon avec la famille le soir. Acte de présence obligatoire. Mais le nain regarde d'un oeil morne le grand téléviseur. Affalé dans son canapé d'angle. Plus goût à rien. Des hommes avaient les yeux qui brillent devant lui. Ici, il est une serpillière.

Le rapport de Madame Suner n'avance pas. Cela fait deux heures qu'il est dessus. Et à peine 3 lignes. Qu'est ce qu'il en a à faire de l'optimisation d'une entreprise finalement? Lui, ce qu'il veut, c'est être un artiste et personne ne le comprend. Grrrr...Le téléphone sonne. Numéro inconnu. Le nabot n'est pas d'humeur. Mais pose quand même son doigt boudiné sur le combiné. Il le regrette tout de suite. Le maudit contrôleur fiscal. Barbarello! "Je peux passer vous voir, disons vendredi?" Encore quelques détails à régler. "Si vous voulez". Gnarf-Gnarf l'écoute à peine. Y-a-t-il un endroit, un pays sans aucun chieur? Sans portable qui sonne (enfin s'il ne le laissait pas traîner partout ce numéro, sur son site pro et ailleurs??). Et surtout sans compte à rendre. Un monde idéal pour lui. "Préparez vos quatre derniers avis d'imposition. Ca ne sent pas bon, Monsieur Nain. 'Toi non plus..connard.".lui balance le grincheux en coupant le téléphone.


Mais lâchez-moi! Il regarde son écran. Désespéré. Même plus l'envie de dragouiller sur le web. Il a toujours quelques messages bien venus de rombières lontaines mais là, ça ne lui suffit plus. Son petit coeur est à la peine. Et pour la première fois il se sent à l'étroit dans sa vie et son costume Moogli Tigler. Il a envie de prendre l'air mais il est piégé...Grrrr..Alors il file retrouver sa vieille complice...Sa guimbarde retapée. Direction le bois de Vincennes. Pas très écolo mais il a envie de faire vrombir le moteur pour une fois. Ses mollets de coq, il les peaufinera plus tard sur un vélib. De toute façon, si c'est pour voir des idiots de touristes tournicotés autour comme des pigeons en rut:)). 2 kilomètres..un petit bruit disgracieux. Sa titine a du plomb dans l'aile et dans le carburant. C'est bizarre quand même.


Il s'inquiète. Raymond m'aurait enduit d'erreur? Raymond, Zaza..Il a soudain le sourire aux lèvres. Sa décision est prise. Rendez-vous annulé. Le contrôleur fiscal mangera ses lacets. Vendredi, direction le garage de Raymond. Sa voiture le réclame. Et lui aussi. L'envie est plus forte que tout. Ce soir, son chien fera pipi sur son costume mais Gnarf-Gnarf aura le sourire. A l'arrière de sa fidèle complice, toujours sa robe rose...

jeudi 23 avril 2009

Toi et moi

Qui est-on? Difficile exercice que celui de se connaître soi-même. Comme disait le philosophe. On voudrait tous être beaux, forts, intelligents, sans faille. Ne jamais commettre le moindre impair. On se fixe des règles.Etre quelqu'un de bien mais où se trouve-t-elle cette limite? Notre vision est souvent déformée. Trop de confiance ou plutôt pas assez. Trop de casseroles que l'on trimballe. Car le regard des autres fait tellement ce que nous sommes.

Un jour, nous sommes une fille adorable, pleine de vie, pétulante et généreuse. Et le lendemain, nous sommes une pauvre jalouse, parano, un brin hystérique. Sans un brin de cervelle. Parce que l'autre ne veut plus voir que nos défauts. Ou tout simplement qu'il cherche des raisons de ne pas nous aimer. De ne plus nous aimer. C'est aussi peut-être un peu ce que nous sommes parfois, avec notre multiple personnalité. Il y a parfois de beaux témoignages d'amour qui ne suffisent pas à changer notre vision déformée de notre petit moi. Et puis il y a ceux qui réclament toujours, encore plus. Tonneaux des Danaïdes des sentiments.


Grâce à Virginie et Facebook, j'ai demandé à ceux qui me côtoyaient sur le net de dire ce qu'ils avaient retenu d'eux et moi. En quelques lignes. Je n'en attendais pas tant. Mais l'émotion m'a submergée. Parce que les preuves d'amour, d'amitié étaient là. Si belles. Parce que je comprenais, qu'avec mes imperfections, j'en avais touché certains. Curieux miroir, un brin narcissique que cet exercice (mais nous le sommes tous, non?). Il peut nous livrer le meilleur (c'est le cas) mais parfois le pire. Alors, merci à tous. Vous m'apportez aussi des très belles choses. Car ce qui compte, malgré nos défauts et les erreurs, c'est de rester autant que possible soi-même. Et d'échanger. Cela touchera toujours ton amour, ton ami, ton voisin. Sans partage, la vie n'est vraiment rien.









......Et voici un petit patchwork de ces commentaires...si riche en émotions.....






Je me souviens juste d'une conversation qu'on a eu un matin sur ce que tu faisais dans la vie....


Une rencontre mi coup de cœur mi coup de foudre ...Une amitié sans conditions, un truc de ouf ...


Tes choix de vie, ton courage ont ciselé une nath encore plus attachante. une personne lumineuse.
Talent pour la vie...

J'ai vu ton profil, tu me paraissais ouverte et tolérante
Que du bonheur de te lire et de t'écouter ♥ ♥ ♥

Un humour et une vivacité d'esprit qui font envie...


Des petits mots jamais de gros ,des liens attachants, des émotions,des voix, de la sensibilité,

Du rire, de l'émotion, une sensibilité à fleur de peau, l'envie d'être aimée, une coeur "gros comme ça", celle qu'on aimerait avoir comme soeur...pour la vie!...






.....Moi aussi,je vous aime.Il vaut mieux le dire maintenant..avant qu'il ne soit trop tard...




mercredi 22 avril 2009

Dure réalité, Gnarf-Gnarf

Un rayon de soleil vient chatouiller le nez de Gnarf-Gnarf. L'air est frais, le rideau s'agite sous le vent: une fenètre est entrebaillée. Juste le bruit des oiseaux. Pas un enfant qui braille à l'horizon ou un chien pour réclamer son pipi quotidien. Les yeux fermés, le nain irradie le bonheur. Rien à redire. Il sent une délicate odeur de tartine grillée. Sa narine frémit et son estomac se rappelle à son bon souvenir. Il se lève délicatement. Au pied de son lit, une robe de chambre rose déposée par Raymond, enfin Zaza. La soirée lui revient en mémoire. Les bravos, le sourire du public, cet instant à nul autre pareil. Il flotte, n'en revient pas lui-même.


Il tourne un oeil vers son portable. Deux messages. Sa femme d'abord qui s'inquiète. Gnarf-Gnarf est un solitaire qui n'hésite pas à errer tard le soir (à courir la gueuse, lui balance parfois sa moitié sans ménagement!) mais là, 24 heures de silence, ça fait beaucoup. La voix stridente de celle qui partage sa vie depuis 12 ans (déjà!!) le sort de sa léthargie. Grrrrr..Il prend le téléphone et son courage à deux mains. Pourvu que ce soit la messagerie, pourvu..Le bon dieu (ah, t'es là, toi?) exauce ses voeux. Elle doit passer sous un tunnel, c'est parfait. Une minute de plates excuses,voiture en panne, bourgade perdue, hôtel pourri. Il s'est effondré comme une masse. Le choc d'être loin des êtres aimés?!??? Mais il n'oublie pas. Il revient dès que possible. Il presse le bouton vert, ça suffira bien pour le moment.


Deuxième message:HUuuuuuuummmm. La douce voix de Madame Suner. Ce regard vert pétillant et ce sourire inoubliable. Gnarf-Gnarf se prend à rêver. Mais son interlocutrice n'est pas non plus d'humeur. Une semaine de retard pour la remise de son rapport sur l'optimisation de l'entreprise. Il va falloir qu'il bouge ses fesses, le court sur patte. Et vite fait. C'est dit très poliment mais le nain a compris..Grrrr..Il va falloir que je me fende au moins d'un café et de quelques petits fours pour me faire pardonner!! Ces bonnes femmes!!!! Comme d'habitude, le nabot n'est jamais fautif. Les autres sont juste nés pour l'embèter. sauf Zaza toujours adorable. Un petit déjeuner l'attend dans la cuisine. Jamais une femme n'avait été aussi délicat pour lui. Il se prépare et prend la route en direction du garage en chantonnant. "Sans contrefaçon, je suis un garçon". L'aura de Zaza sur scène, c'est incroyable. Il était beau, hier....!!!Quand il aperçoit le garagiste qui l'observe depuis son atelier, le gnome prend peur. Il ne sait pas ce qui lui arrive depuis deux jours. "Bonjour, bien dormi?". Gnarf-Gnarf se montre poli mais distant. Il ne faut pas que je lui montre que je m'emballe. "Ca y est, la voiture est réparée. Bon, va falloir en prendre soin et bien la réviser. Mais là, ça devrait être reparti pour un an." Raymond n'a plus le rimmel de Zaza. Il tend une main couverte de cambouis vers Gnarf-Gnarf. Qui comprend et sort son portefeuille..6 billets de 50 euros changent de main. Leurs doigts s'effleurent.



"T'avais de la classe, Nain, hier sur scène. Tu devrais essayer. Vraiment. Je pourrais te donner un nom de scène. Lili, ça t'irait bien? " Le nabot rougit. Une vraie pivoine. Un peu plus et il perd pied. Bon, il faut que je file. Beaucoup de travail à rattraper. "Ben, tu sais où je suis. Si l'envie te reprend de venir t'agiter la couenne.!!" La poignée de main est virile. "Tu verras, je t'ai laissé un cadeau. Le grincheux heureux l'entend à peine. Le moteur de sa gimbarde vrombit. Un geste de la main. Il démarre. sans se retourner. Il sait que, sinon, il va se mettre à pleurer! Sur la plage arrière, la robe rose laissée par Zaza. Souvenir de cette soirée loin de tout. Gnarf-Gnarf y jette un oeil puis repart dans la grisaille de sa vie...Le temps ne s'est pas arrêté...

mardi 21 avril 2009

Petit zouave







Gnarf-Gnarf à deux doigts du bonheur

Gnarf-Gnarf n'en revient pas. La foule en délire encense Raymond-Zaza. Une heure de show et tout y pass. Barbara, Sheila, Mylène Farmer et même Madonna. Il fait un peu potiche, le nain derrière à agiter son popotin entre 2 numeros mais visiblement il plait. Pas de sifflets ni de jets de tomates pourries,c'est très bon signe.Un type plutôt pas mal (?) lui a même fait un clin d'oeil.

Agréable....Mais qu'est ce qui m'arrive? Je deviens une folle du désert? Curieuse expérience. Il ne savait pas qu'il en arriverait là quand il avait signé pour son colloque a Montrenous les Griffoires.C'est peut etre çà, la gloire.Mais comment expliquer à femme et enfants quil resterait bien en robe rose à faire le zoauve? Après tout, c'est 3 soirs par semaine,cela ne l'empèche pas de continuer son métier à lui sérieux qu'il a. Zaza est tout sourire: ça a bien marché ce soir? Merci lance-t-il à Gnarf-Gnarf.Son visage est radieux sous les faux cils.Tu viens boire un verre? le gnome serre les fesses..Bon en même temps, ca lui vaut quelques économies cette assistance improvisée.Et pas désagréable.

Direction le seul café du coin ouvert deux soirs dans la semaine jusqu à minuit.C'est la fête. Raymond commence à raconter sa vie, comment agent d'assurance il a atterri danss ce village avec sa deprime et ses envies d'être une star.Il avait des notions de mécanique,il y avait un garage a vendre.Table rase du passé,une petite formation,un assistant efficace,il a fait son chemin.Et monter son spectacle. Personne pour le regarder de travers.Enfin presque et les râleurs, il s'en balance. Presque tout le monde l'adore,le roi du mecano Zaza.

Gnarf-Gnarf a les yeux qui brillent. Etre aimé pour ce que l'on est, le pied! Tiens t'as du rimmel qui coule, loulou. Deux doigts effleurent la joue du nain. Temps suspendu...Bon, je file me reposer. Zaza redevient Raymond. Faut travailler sur ta gimbarde demain.Gnarf-Gnarf suit Raymond sans réticence.Une petite chambre à l'odeur de lavande l'attend. Il regarde Raymond un peu inquiet. Vais je passer à la casserole? Il a la tete qui tourne.Mais le garagiste galants'éclipse. Le nabot remonte les draps sur son nez et s'endort un sourire aux levres.La vie est ailleurs,ça se confirme. Il a des paillettes plein les yeux.ce soir il n'a pas grogné un instant.

lundi 20 avril 2009

Mon manège à moi






Laissez passer les rêves

Jusqu'à la fin des jours, de mes jours, je ne cesserai de m'étonner de l'étrangeté de la nature humaine. En amitié comme en amour, nous, pauvres humains, fonctionnons sur de curieux critères. Parce que c'était lui, parce que c'était moi, disait l'autre. Sûrement. Il y a dans l'emballement amoureux et parfois amical une bien étrange alchimie. Qui nous fait passer de la plus grande admiration au plus profond mépris. Est-ce l'autre qui change ou nous qui changeons? Plus exactement c'est dans la rencontre que réside tout le mystère. Il a dû vous arriver de croiser sur votre chemin un être assez banal. Pas grand monde pour se retourner sur lui dans la rue.

Mais vous vous l'avez fait. Pourquoi? Parce que son regard vous a rappelé celui d'un autre, parce que son air perdu vous a soudain touché, parce que vous aviez envie à cet instant précis de rencontrer quelqu'un. Impossible à définir. Et soudain, cet autre que personne ne regarde en particulier devient fabuleux, extraordinaire. Vous apercevez bien quelques petits défauts par ci, par là. Mais qu'à cela ne tienne, ce n'est rien à côté du fait que vous avez soudain besoin de son regard, de son approbation. Que votre vie fasse une avec la sienne. C'est cet étrange sentiment que l'amour. On n'aime peut-être pas l'autre pour ce qu'il est. Mais pour ce besoin soudain d'aimer et d'être aimé. L'autre vous renvoie une blessure d'enfance ou un trop-plein d'affection. Mais petit à petit tout casse. Car il y a un temps pour regarder l'autre avec les yeux pleins et entiers de l'amour. Cela dure ce que cela dure. Comme dirait l'autre. Et l'on ne pardonne plus les faiblesses, les inconséquences. Cette image qui n'est pas celle de l'être aimé.

Pourquoi? Parce que l'on n'est plus dans l'affection primaire et dans la fusion. Peut-être aussi parce qu'on grandit et qu'on sait qu'aimer vraiment, ce n'est pas primaire. Mais secondaire. Que l'être aimé est une entité à part. Et pourtant, on lui en veut d'avoir brisé nos rêves. Ne serait-ce pas plutôt à nous de nous dire que les rêves ne sont pas une réalité et qu'aimer, c'est avant tout accepter que l'autre ne soit pas soi. Il faut y travailler..un peu..chaque jour.

vendredi 17 avril 2009

Mes petits princes






Gnarf-Gnarf change de peau

Gnarf-Gnarf languit sur son pneu de camion usagé. Cela fait une heure qu'il attend dans le garage de Raymond. Sa voiture a l'oeil bien morne. Le poitrail ouvert. Déchiqueté par les outils du mécano. Le diagnostic vital est réservé. Raymond a disparu. A la recherche de la pièce miracle qui va peut-être redonner des couleurs à la gimbarde défraîchie. Gnarf-Gnarf n'y croit plus.

Ses pieds se balancent dans le vide. Il a trouvé un vieux chiffon pour essuyer son visage de suie. Mais le cambouis s'est étalé un peu plus sur son groin. Il ressemble à un ramoneur décadent. Peu importe. Le soleil continue de briller mais il a perdu son entrain. Il ne rentrera pas chez lui ce soir. Il n'en avait pas envie. Mais la perspective de devoir dégotter un logement à Chimouiillis-les-Griffoises ne l'enchante guère. Trois maisons délabrées qui se battent en duel. Une épicerie-tabac-café..coiffeur à l'occasion qui se dispute l'unique place du village. Et ce garage sinistre. Qui n'a pas dû voir une voiture depuis 2 ans. "Suis sûr qu'il va me faire payer plein pot, le Raymond!!"Grrrrr....Il s'étendrait bien sur l'asphalte pour se laisser mourir..Tout à coup!!! Ca ne lui ressemble pas au nain arrogant mais là, la coupe est pleine. Et puis, voilà à nouveau l'espoir. Raymond est de retour.

Avec la pièce miracle! "Ze vous ai dégotté la solution..Faudra encore un peu de travail mais elle devrait redémarrer.""EUh..oui, ça va me coûter combien??" Ze vous ferai un prix d'ami, vous inquiétez pas." Le mécano balance un clin d'oeil au nabot. Ce qui ne le rassure pas tout. L'estomac de Gnarf-Gnarf crie famine. Les tripes de midi à la mode du coin ne tiennent pas assez au corps. Il va faire un petit détour par l'épicerie. Son visage noir comme l'ébène intrigue la vendeuse. "Vous avez des fraises tagada?". "Non.." Gnarf-Gnarf se replie sans conviction sur un paquet de petits beurre. Qu'il file déguster près de la fontaine..Les mains couvertes de suie. Il sort de sa torpeur pour réaliser qu'une eau bienfaitrice est à portée de mains. Après quelques ablutions, il reprend figure humaine. Et finit son paquet tout sourire. Ca y est, la vie reprend le dessus. Direction le garage. Un moteur vrombit. C'est sa voiture. Qui est passé de trépas à vie. Une résurrection. Il y a un Dieu pour le nain qui exulte! Raymond aussi quand il lui demande 1500 euros. "Ce prix là, pour cette vieille bagnole??""Peut-être monsieur Nain mais j'ai dû aller à 30 kilomètres chercher ce bijou. Et puis vous l'aimez votre voiture, ça n'a pas de prix.." Le gnome devient rouge.

Si on le prend par les sentiments. Ses doigts effleurent la poche de son costume. Il s'apprète à sortir sa carte. Effort surhumain. "Je prends pas les cartes et puis je préférerai du liquide. "Je me ballade pas avec une telle somme", s'insurge le nain. "Bon alors j'ai une solution répond Raymond . Tu me donnes 300 euros et tu me prêtes main forte pour ce soir. En prime, je t'héberge. Y'a pas d'hôtel à proximité. Ta voiture, je n'ai pas fini de tout fignoler, si tu démarres maintenant, c'est la panne assurée!!"Ce tutoiement ne ravit pas le nain. Mais pas de solution. Et puis 300 au lieu de 1500 euros, cela conviendrait à un plus radin que Gnarf-Gnarf. Il atterrit dans une petite chambre. Quelques photos défraîchies sur le mur. "Bon, tu verras un costume dans le placard, tu le mets..y'a des petites choses aussi pour toi sur la table..Je reviens dans une demi-heure..."Gnarf-Gnarf est sur les rotules, le lit lui tend les bras mais il doit remplir sa mission. Dans le meuble, une robe rose, taille 52 au moins.."Qu'est-ce que??"..Un peu de maquillage devant lui et une perruque blonde. "Mais..." Bon, Raymond doit faire une blague avant un mariage. Le nabot n'est pas à la fête mais qu'à cela ne tienne...il enfile la robe en se dandidant. On dirait une dinde saucissonnée. La perruque penche dangereusement. On frappe à la porte. C'est Raymond....en lamé, talons hauts et faux-cils. "Je suis chez les folles du désert!!!!!!!". Gnarf-Gnarf devient vert. "Fais pas cette tête mon chou. J'ai besoin d'une assistante ce soir.

Roger m'a lâché. 3 soirs par semaine, je deviens Zaza. Un grand spectacle à la salle des fêtes. Les gars en raffolent. Toi aussi, tu vas aimer..."Zaza lui sourit. "Mais enfile ces chaussures"..Gnarf-Gnarf n'en mène pas large. Zaza à son bras, il file vers son destin. Lui qui voulait être un artiste! Son talon gauche vient de se casser. Il claudique.."Ah, si ma voiture ne m'avait pas lâchée..Grrrrrr....

jeudi 16 avril 2009

Le coup de la panne de Gnarf-Gnarf



Il fait beau sur cette petite route de province. Quelques nuages moutonneux n'arrivent pas à cacher l'astre rayonnant. Gnarf-Gnarf prend le chemin des écoliers. Pas envie de rentrer. Besoin plus que jamais de solitude et de calme. "Tout, tout est fini entre nous" chante Lara Fabian. Le nain sifflote..."J'ai plus la force du tout, d'y croire et d'espèrer. " Pouf..petite nature, cette gonzesse. Un de perdu, un de perdu...

Alors que la vie, là nous tend les bras. Ce matin il était à Montrenous-les-chaussoires . Délicate petite bourgade du centre de la France. Un séminaire devant une centaine de vieux de la vieille, c'est le moins que l'on puisse. Pas moins de 65 ans...Mais les yeux brillaient. Un parterre d'admirateurs qui ne tarderont pas à manger les pissenlits par la racine. Ainsi va la vie. Mais au moins ils auront eu le bonheur un jour de le croiser sur leur route et de profiter de ses bons conseils...Le gnome en est tout rose de satisfaction. Il progresse d'un pas de sénateur sur la départementale. Des champs de colza à l'horizon. Superbes taches jaunes sur l'infini de son bonheur. Il suffit d'un rien pour voir la vie autrement..La voix de Lara est progressivement couverte par un cliquetis. Un bruit étrange. Tac-tic..Gnarf-Gnarf n'y prête pas attention. Il rêve. Encore et toujours. A sa vie d'après. A ses moments de gloire qui ne seront bientôt plus éphèmères..TAc-tiC...Tac-TIc...L'horizon s'assombrit..Du brouillard? Mais où suis-je? Le temps de sortir de ses songes et il réalise que c'est son moteur qui va manger les colzas par la racine. Un nuage de fumée. Un ultime soubresaut. Plus de Tic-Tac et plus un bruit! Tout est fini entre le nabot et sa voiture. Elle l'abandonne au bout de 18 ans de bons et loyaux services...Grrrr...Le sang de Gnarf-Gnarf t ne fait qu'un tour.


Il sort, ouvre le capot brûlant. Et inspecte les entrailles de la bête. Elle n'a pas l'air en point. Il faut dire que la dernière révision est passée à l'as. Le nain était aussi à sec qu'un saucisson d'Auvergne..il a préfèré jouer les économies et voilà le résultat! Perdu sur une route de campagne avec une gimbarde agonisante. Mais Gnarf-Gnarf ne veut pas y croire. Commence à farfouiller le moteur. Il est vite couvert de cambouis. Un vrai petit ramoneur. On voit à peine ses yeux ..brillants comme deux billes. Il remonte dans sa voiture, tente de démarrer. Rien n'est fait. Son siège est souillé, son costume aussi. Et rien qui poudroie à l'horizon. Vais-je finir seul? A devoir manger les essieux de ma voiture pour survivre..Je déteste les départementales!! Je l'ai toujours dit que ça puait et que c'était moche. Le naturel revient au galop. Le nain hurle sa haine!!! Et soudain, miracle. Un véhicule s'approche sur la route. Une camionnette.. "Oh, mais c'est la livraison de lait. Peut-être une charmante laitière. Pas vache..au volant. "C'est peut-être son jour de chance au nabot finalement. Il agite les bras, au milieu de la route large comme trois pouces. Impossible pourtant de le rater avec son naseau de suie. La camionnette pile, il se penche.



Pas de jolie vendeuse mais un gars du pays moustachu et baraqué. "Z'avais des misères?" "Oui, mon moteur m'a lâché.."Si ca vous dérange poä, ze poursuis ma tournée et vous dépose chez Raymond. Super garagiste, un ami à môa. Il va vous la remettre en marche, votre machine. Et surtout bien la huiler.." Ok", Gnarf-Gnarf monte aux côtés de son sauveur. Il reprennent la route sous le soleil. Dans le poste de radio, un bon vieux Village People. Le gnome recommence à chantonner. WMCA..Un peu plus, il agiterait sa couanne..Il regarde le conducteur..Qui lui sourit longuement..."J'aurais peut-être mieux fait de rester cramponner à mon joint de culasse...Grrrrr....

mardi 14 avril 2009

La crise de foi..de Gnarf-Gnarf

Une cloche sonne, sonne. C'est le week-end de Pâques. Et Gnarf-Gnarf a le bourdon. Il va falloir aller passer le week-end dans la belle famille. Il serait bien resté tranquille chez lui. A faire un peu de peinture. Enfin de l'art. Son chef d'oeuvre traîne toujours dans un coin de son bureau entre le canapé noir et la machine à café. Il le regarde parfois. Une petit larme à l'oeil. Sa première création. Il n'ose pas finalement recommencer. Par peur d'être déçu. De perdre son envie. De mourir de sa belle mort d'artiste. Mais là, le week-end avec belle maman, Colette la belle soeur et les neveux infernaux, ça ne lui chante pas du tout. Surtout qu'il faudra se fader la messe du dimanche. Ca fait longtemps qu'il a oublié Dieu, le nain. Parfois il se dit que Dieu l'a oublié lui-même. Belle créature pourtant. En devenir permanent. C'est à n'y rien comprendre. Je lui dirai un truc au passage!! Ca hurle dans la voiture ce matin. Sa marmaille n'a pas bien dormi. Elle est ravie de partir. GRRRRRRR...Le nabot a beau hurler, rien n'y fait. Ses gamins continuent leur cirque. Aucune autorité. Une station-service, il rêve de les abandonner à leurs tristes sorts. Comme des chiens galeux. Et à moi la belle vie!! Mais une once d'humanité l'envahit. La vengeance attendra. Il va falloir déjà se fader le déjeuner de famille. Les couillons les attendent. En rang d'oignons...GRRRRR..Gnarf-Gnarf se fend de quelques bises et poignées de mains. Faussement chaleureuses. Il y a du gigot.
Mais le nain refuse de le découper. Pas question d'envoyer valdaguer la belle-mère d'un coup de vieille carne! Mieux vaut se faire discret. Personne ne lui demande ce qu'il devient. Ce n'est pas grave. Ca rigole..bêtement. Vient le moment essentiel. Les oeufs cachés méticuleusement dans le jardin. "Allez papa, aidez-nous."..GRRRRR..Le nabot n'a pas de solution. Il se sent coincé. C'est le cauchemar. Il a plu la nuit dernière. Le terrain est boueux. Le gnome se sent comme un vieux cheval fourbi. Il lève les pieds difficilement. Ses souliers sont crottés. Il les a achetés, il y a deux jours. Mais quel idée débile? Il aperçoit quelque chose d'ovale dans un coin. Se penche. Zut, c'est un vrai oeuf. Une poule a dû s'oublier. Je hais la campagne. Il poursuit son chemin. Et décide de s'éloigner. Les enfants n'y verront que du feu.

Et soudain le Graal..Une boîte entière de chocolats. Comme tombées du ciel. Preuve de l'existence de Dieu? Elle est magnifique, elle l'appelle! Son estomac ne fait qu'un tour. C'est un péché mignon pour le nain. Il en goûte un, puis deux, puis 3. Il s'installe sur un banc. Dans le village. Le nez au vent, il déguste lentement ses délicieux trésors. Il oublie tout. Soudain, on l'appelle. La famille est de retour avec quelques oeufs.Il a fini la boîte, la jette discrètement. Et retourne dans la fosse aux lions. Il finira le week-end. Plié en deux. Avec une immense crise..de foie. Dieu ne l'a pas entendu....