Gnarf-Gnarf a le moral dans les chaussettes. Il a décidé de faire un tour au salon du livre. Ces doigts gourds ont effleuré les couvertures, palper le papier. Il a respiré l'odeur toute fraîche de ces ouvrages. Les auteurs attendent les dédicaces. Des femmes ont les yeux qui brillent. Du talent à l'état brut. Pourquoi pas moi? L'article du Courrier de Reims s'est résumé à à peine 100 signes. Ma vie n'est pas si nulle! Il a du mal à avancer. Son ordinateur est devenu son ennemi.
Il surfe désespérement sur Facebook. La Belle au Bois dormant et Blanche Neige rayées du listing au moins pour un moment. Mais les tentations restent grandes. Il quitte la Porte de Versailles. Cette après-midi, il n'a rien à faire. Il aime et il déteste, Gnarf-Gnarf. Au fond de lui sommeille un petit paresseux. Il se verrait bien alangui sur un eucalyptus. Ces doigts enfoncés dans l'écorce de l'arbre. La tête en bas. Le cerveau vide. Comme tous les hyperactifs, il adore ne rien faire. Et c'est bien là son drame. Parce que pour atteindre un jour le nirvana, devenir une idole, il faut trimer. Et son métier qu'il a qui tue sa race, ça l'épuise parfois. Qu'à cela ne tienne..direction les Quais de Seine. Un timide soleil pointe son nez. Peut-être les jupes vont-elles raccourcir? En même temps le fond de l'air est frais..Il frissonne, le nain hargneux..Grrr...A chaque fois qu'il veut passer un bon moment, les rouages se grippent. Il va s'installer au bord du fleuve. Il s'allongerait bien dans l'herbe, s'il s'écoutait!
Un groupe de jeunes approche. En skate. Mais quel dégaine? Y'a plus de jeunesse. Ils se croient tout permis... "Et le vieux, t'as pas une clope?". Je ne suis pas vieux, se dit le nain. Qui se contente de grogner "Non" dans sa barbe. "Oh mais dis donc t'as un super téléphone, là". C'est quoi, un Iphone? Euh, non..."T'es trop nul. Apple c'est l'avenir..Tu ferais mieux de retourner chez Darty."..Les gamins hilares s'éloignent. "Je vous en foutrai moi de la jeunesse..Je vais leur donner quelques cours de savoir-vivre. Moi..Une fois rentré chez moi, c'est plus sûr!!A l'horizon, soudain, une belle fille. Jambes très longues..Robe courte et cheveux chatains au vent. Gnarf se redresse sur son banc. Et garde son portable bien en main. D'un air entendu. Et pressé. Il faut toujours sembler occupé. C'est le B A-BA de la drague. L'indifférence, ça marche. A tel point que la fille passe..Indifférente.
Même pas un oeil pour le nain qui la suit du regard. Par en-dessous..Grrrr...Gnarf-Gnarf se lève. Une tentative.."Excusez-moi, vous ne faites pas du cinéma.? La beauté se retourne à peine. Et continue d'un pas ferme. Le gnome tient tant bien que mal son téléphone, son attaché-case et son manteau qui l'embarrasse. Il voudrait la rattraper... Le pas est mal assuré..Il tient difficilement sur les pavés..La jeune femme avance, elle bien décidée. Son foulard s'envole. Le coeur de Gnarf ne fait qu'un bond. Je vais le récuperer de ce pas, lui rendre ce bien qu'elle doit apprécier. Peut-être le cadeau d'un être aimé. Le nain suit l'étole du regard. Son ondulation dans les airs. Il s'applique. Lève les bras. Un geste à la Tony Parker. Tous ses muscles en action. Et ce but utile: attraper ce bout de tissu qui lui ouvrira les portes de la reconnaisance éternelle. Le geste est maladroit. Son pied se coince dans un pavé. Ses chaussures en bout de course (soldes d'il ya 3 ans!) ne résistent pas. Et là c'est le drame. Le dérapage. Et les eaux fraîches de la Seine. Il tombe.
Comme une pierre. Même pas une réaction. Gnarf-Gnarf est frigorifié. Sort la tête de l'eau tant bien que mal. Engoncé dans son costume, il entame une nage de canard jusqu'à la rive. Etrange pensée du presque noyé: au moins je tiens une promesse que Jacques Chirac n'a jamais tenu. Il se sent important. Trois secondes. La réalité lui revient en face. Son portable est foutu..Quant à son attaché-case, il a coulé à pic. La jeune femme, elle a déjà quitté les quais...
Il surfe désespérement sur Facebook. La Belle au Bois dormant et Blanche Neige rayées du listing au moins pour un moment. Mais les tentations restent grandes. Il quitte la Porte de Versailles. Cette après-midi, il n'a rien à faire. Il aime et il déteste, Gnarf-Gnarf. Au fond de lui sommeille un petit paresseux. Il se verrait bien alangui sur un eucalyptus. Ces doigts enfoncés dans l'écorce de l'arbre. La tête en bas. Le cerveau vide. Comme tous les hyperactifs, il adore ne rien faire. Et c'est bien là son drame. Parce que pour atteindre un jour le nirvana, devenir une idole, il faut trimer. Et son métier qu'il a qui tue sa race, ça l'épuise parfois. Qu'à cela ne tienne..direction les Quais de Seine. Un timide soleil pointe son nez. Peut-être les jupes vont-elles raccourcir? En même temps le fond de l'air est frais..Il frissonne, le nain hargneux..Grrr...A chaque fois qu'il veut passer un bon moment, les rouages se grippent. Il va s'installer au bord du fleuve. Il s'allongerait bien dans l'herbe, s'il s'écoutait!
Un groupe de jeunes approche. En skate. Mais quel dégaine? Y'a plus de jeunesse. Ils se croient tout permis... "Et le vieux, t'as pas une clope?". Je ne suis pas vieux, se dit le nain. Qui se contente de grogner "Non" dans sa barbe. "Oh mais dis donc t'as un super téléphone, là". C'est quoi, un Iphone? Euh, non..."T'es trop nul. Apple c'est l'avenir..Tu ferais mieux de retourner chez Darty."..Les gamins hilares s'éloignent. "Je vous en foutrai moi de la jeunesse..Je vais leur donner quelques cours de savoir-vivre. Moi..Une fois rentré chez moi, c'est plus sûr!!A l'horizon, soudain, une belle fille. Jambes très longues..Robe courte et cheveux chatains au vent. Gnarf se redresse sur son banc. Et garde son portable bien en main. D'un air entendu. Et pressé. Il faut toujours sembler occupé. C'est le B A-BA de la drague. L'indifférence, ça marche. A tel point que la fille passe..Indifférente.
Même pas un oeil pour le nain qui la suit du regard. Par en-dessous..Grrrr...Gnarf-Gnarf se lève. Une tentative.."Excusez-moi, vous ne faites pas du cinéma.? La beauté se retourne à peine. Et continue d'un pas ferme. Le gnome tient tant bien que mal son téléphone, son attaché-case et son manteau qui l'embarrasse. Il voudrait la rattraper... Le pas est mal assuré..Il tient difficilement sur les pavés..La jeune femme avance, elle bien décidée. Son foulard s'envole. Le coeur de Gnarf ne fait qu'un bond. Je vais le récuperer de ce pas, lui rendre ce bien qu'elle doit apprécier. Peut-être le cadeau d'un être aimé. Le nain suit l'étole du regard. Son ondulation dans les airs. Il s'applique. Lève les bras. Un geste à la Tony Parker. Tous ses muscles en action. Et ce but utile: attraper ce bout de tissu qui lui ouvrira les portes de la reconnaisance éternelle. Le geste est maladroit. Son pied se coince dans un pavé. Ses chaussures en bout de course (soldes d'il ya 3 ans!) ne résistent pas. Et là c'est le drame. Le dérapage. Et les eaux fraîches de la Seine. Il tombe.
Comme une pierre. Même pas une réaction. Gnarf-Gnarf est frigorifié. Sort la tête de l'eau tant bien que mal. Engoncé dans son costume, il entame une nage de canard jusqu'à la rive. Etrange pensée du presque noyé: au moins je tiens une promesse que Jacques Chirac n'a jamais tenu. Il se sent important. Trois secondes. La réalité lui revient en face. Son portable est foutu..Quant à son attaché-case, il a coulé à pic. La jeune femme, elle a déjà quitté les quais...
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