Parler photographie.Difficile.Comment mettre des mots sur des images,transmettre une émotion qui passe par la vue? Exercice périlleux auquel je me livre par respect pour un collègue David Dauba dont la sensibilité me touche. Homme discret,le voilà sous les feux de la rampe avec sa premier expo.
Des images glanées au fil des voyages,Cuba,l'Inde mais aussi les bancs de Paris. Devant nous, des femmes voilées,un homme assis dans un cimetière,un couple de petits vieux,des amoureux,une femme éperdue.Du noir et blanc,quelques touches de couleur sans plus. A priori banal,oui mais voilà ces héros du quotidien n'ont pas de... visage. Pris de dos dans un moment de joie,d'exaltation,d'abandon ou de tristesse.Seule une petite fille et son fagot de bois sur l'épaule..de face. Son oeil brille..d'où le nom de l'expo "Sans et un visage".D'emblée je suis saisie.Génée. C'est indéniable. Rien de plus beau pour moi que le visage de l'autre. "Oui mais parfois ce visage prend toute l'émotion",souligne l'artiste.Pas faux.Là pas de fard,émotion brute.
Mais pourquoi alors cette absence de visage? Cela me taraude. "La radio" me répond David.Nous qui tentons de vous émouvoir,vous informer,de vous faire sourire n'avons pas de visage et pourtant vous appréciez aussi ce rapport qui peut sembler tronqué.C'est vrai, c'est simple. Et ces photos prennent sens.Traduire en image ce qui se passe sur les ondes. Eh oui, l'emotion nait aussi d'un mouvement d'épaule et d'un geste fugace. Comme l'inflexion d'une voix. Ces hommes,ces femmes m'ont pas de visage mais une histoire contenue.Et on les regarde autrement, on imagine. Il y a de la pudeur,comme chez David.Il y a une petite voix intérieure qui dépasse l'image. Des photos qui vous emportent comme le murmure... des ondes. C'est court mais faites un détour jusqu'au 24 août au Lawomatic 10 rue Jean Moinon dans le 10eme à Paris..Histoire d'avoir un autre regard...Sans voix..
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