Une étrange sensation me gagne derrière mon écran d'ordinateur. Tous les jours je cotoie des personnes que je ne connais pas. Une photo, quelques précisions d'un curriculum vitae succint. Et voilà c'est parti. Des échanges, parfois quelques fleurs, quelques bisous et quelques anges de bon augure. Etonnant et dérangeant. Se livrer à cet ordinateur. A cette homme ou cet femme virtuels pleins de bonnes attentions. Ca ne dure jamais bien longtemps. Impossible pour moi de ne pas voir le vrai visage de cet ami sur écran. Impossible de ne pas savoir s'il est aussi drôle que ses écrits, aussi caustique que ses commentaires ou aussi tendre que ses attentions.
Il y a 20 ans tout cela aurait été impossible. Discuter avec une personne avant même de la connaître. Nos grands-parents s'en retourneraient dans leurs tombes. Non enfin pas tous.. mais je ne sais pas s'ils comprendraient bien le principe. Tout est inversé. L'autre devient votre ami avant de l'être et se révèle votre confident avant même de connaître votre vie. Etonnant miroir de nos manques d'amour et de nos besoins d'être entendus. Dans un univers qui ne communique pas toujours. Amusant comme parfois le vernis craque, l'image de papier glacé se rèvéle un peu moins lisse. L'humanité qui transparaît, ça fait du bien.L'ordinateur est un magnifique outil mais parfois une barrière. Derrière laquelle on se cache. Pour dévoiler sans plus son envie d'être reconnu et aimé pour soi-même. Le réseau social est un lieu de rencontres épatant. Il suffit de passer cette barrière. D'aller plus que jamais à la rencontre de l'autre. Pas de son image. Mais de ses travers et de ses faiblesses. De ce qu'il est. Communiquer toujours plus ne veut pas toujours dire savoir mieux aimer.
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