Nini n'en revient pas. Un notaire lui explique qu'elle a une arrière grand tata de 90, bientôt 91 qui vient de finir sa vie au pied de son escalier et qu'il faut qu'elle se rende à son cabinet fissa ce lundi. Qu'est ce que c'est que cette histoire? Je ne la connais pas, cette vieille dame. Elle apparait dans ma vie, le jour où la sienne s'éteint. Clin d'oeil étrange de Dieu. S'il existe, il est bien facétieux celui-là. Elle sourit à Grégoire. Lui raconte la nouvelle. "Pour qu'un notaire appelle aussi tard, c'est qu'il doit y avoir héritage".
"Oui des armoires bourrées de mites et les oeuvres complètes de la Pleiade poussièreuses." Ne ris pas, tu ne sais jamais." Nini décide de clore le chapitre. La soirée se poursuit. Sans plus. Grégoire veut l'emmener en boîte. Elle prétexte fatigue et migraine. Très bon, la migraine pour faire croire n'importe quoi. Il la raccompagne. Devant sa porte, il tente de prendre sa main. Elle esquive. Et lui dépose un léger baiser sur la joue. "Merci pour la soirée, je suis désolée, j'ai eu beaucoup de travail cette semaine..""On se reverra une autre fois "C'est ça, play-boy". Ca c'est ce qu'elle se dit dans la tête. Face à Grégoire elle préfère jouer les silencieuses. Ca aussi, c'est un truc de fille. Elle rentre chez elle et cherche dans les albums photos de famille. Tante Lucie..Rien de précis. Ce serait la soeur de son grand-père. Mais à part une photo de l'aieul en costume militaire. Rien du tout. Il a parcouru le monde, vécu en Afrique. Elle l'a à peine vu. il est mort, elle avait 10 ans tout juste. Et soudain sa mère. Trop tôt disparue. L'émotion surgit. Elle n'y songeait plus depuis longtemps. Une robe d'été dans le vent. Une pose alanguie le long de la plage.
Elle était belle. Elle offrait tellement de bonheur. Elle croquait la vie mais celle-ci ne lui a pas fait de cadeau. Enfin c'est plutôt la mort qui s'est bien amusée. Nini ne veut pas pleurer. Ce soir elle n'est pas d'humeur. La tristesse cumulée à la fatigue, c'est radical. Elle file dans sa salle de bains. Il doit bien lui rester un somnifère. Elle en avait demandé pour son dernier voyage en avion. Elle veut se reposer. Demain sera un autre jour. Et sûrement lundi...
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