N'en déplaise à certains (certaines?), je n'éprouve pas une passion démesurée (observez le choix des mots:!) pour la littérature érotique. Exercice ô combien délicat et périlleux. Il faut avoir une plume (bien trempée)pour transcrire l'alchimie des corps et le paroxysme de l'orgasme. Sensation unique en son genre qui dépasse bien souvent les mots. Si le talent n'est pas au rendez-vous, nous voilà face à un enchevètrement informe, un mélange des sexes sans saveur.
Un catalogue La Redoute des positions du kamasutra. Des auteurs s'amusent à décrire leurs aventures.Un homme dans un train, un rendez-vous dans un hôtel.Mais parfois la chair est triste. Et la description ne provoque pas la moindre excitation. Comme un film porno mécanique que l'on regarderait d'un oeil distrait...un soir de pluie?!? Alors que lorsque amour et sexe sont imbriqués (!) l'histoire prend une toute autre saveur. C'est ainsi que "La jouissance et l'extase" de Françoise Rey m'a séduite. L'histoire de la passion entre Anais Nin et Henry Miller. Pourtant, rien ne nous est épargné comme ces deux prostituées qui se livrent à un simulacre d'accouplement sous les yeux du couple excité ou le psychanalyste qui estime que le contact charnel avec sa patiente fera progresser beaucoup plus rapidement la thérapie. Les mots sont crus, les postures sans équivoque. Et pourtant tout n'est que passion.
Des moments d'extase à répétition. Et ce lien de plus en plus fort qui unit ces deux écorchés."Henry, je vais te tuer de mon plaisir furibond, je vais t'étouffer, te réduire, tout se crispe en moi, tout m'échappe, tout me trahit et me dépasse". Portrait de deux coeurs à l'unisson. Et portrait d'une femme. Presque frigide avec son mari, elle découvre l'amour physique. Y prend progressivement plaisir. Jusqu'à multiplier les aventures. Pour séduire et se sentir une reine.Elle est imparfaite, manipule les hommes, se sent séduite par les femmes. Forte et fragile.Parfois Henry ne sait plus.Partagé entre sa femme June et ce nouvel amour. Il la méprise soudain, la prend violemment.La frontière est ténue.Le sexe peut devenir violence et pourtant ils s'aiment. Mais soudain l'autre devient un instrument. Pour chasser ses propres angoisses. Ses propres doutes. Etonnant mystère que cet autre dont on ne pouvait pas se passer qui soudain devient un étranger. L'attirance qui s'éteint avec le désir. Le sexe est parfois égoïste. Sa jouissance avant celle de l'autre. Scène terrible où Henry prend sa maîtresse sous les yeux de sa femme dans un accès de colère.
Rien n'est moral. Mais on ne peut pas se sentir choqué. C'est plus que du sexe à l'état brut.Tous les êtres vibrent.Et se perdent dans cette jouissance. Cela dépasse l'érotisme. Et ce journal secret d'Anais: "Je suis devenue une autre, ondoyée au fluide de la vie.Ma bouche qui a reçu ce baptème se fera bientôt à des prières et à des psaumes impossibles.Mes rêves vogueront sur ce fleuve, désormais, je suis une voyageuse sans frontière en pays de chair".
Un catalogue La Redoute des positions du kamasutra. Des auteurs s'amusent à décrire leurs aventures.Un homme dans un train, un rendez-vous dans un hôtel.Mais parfois la chair est triste. Et la description ne provoque pas la moindre excitation. Comme un film porno mécanique que l'on regarderait d'un oeil distrait...un soir de pluie?!? Alors que lorsque amour et sexe sont imbriqués (!) l'histoire prend une toute autre saveur. C'est ainsi que "La jouissance et l'extase" de Françoise Rey m'a séduite. L'histoire de la passion entre Anais Nin et Henry Miller. Pourtant, rien ne nous est épargné comme ces deux prostituées qui se livrent à un simulacre d'accouplement sous les yeux du couple excité ou le psychanalyste qui estime que le contact charnel avec sa patiente fera progresser beaucoup plus rapidement la thérapie. Les mots sont crus, les postures sans équivoque. Et pourtant tout n'est que passion.
Des moments d'extase à répétition. Et ce lien de plus en plus fort qui unit ces deux écorchés."Henry, je vais te tuer de mon plaisir furibond, je vais t'étouffer, te réduire, tout se crispe en moi, tout m'échappe, tout me trahit et me dépasse". Portrait de deux coeurs à l'unisson. Et portrait d'une femme. Presque frigide avec son mari, elle découvre l'amour physique. Y prend progressivement plaisir. Jusqu'à multiplier les aventures. Pour séduire et se sentir une reine.Elle est imparfaite, manipule les hommes, se sent séduite par les femmes. Forte et fragile.Parfois Henry ne sait plus.Partagé entre sa femme June et ce nouvel amour. Il la méprise soudain, la prend violemment.La frontière est ténue.Le sexe peut devenir violence et pourtant ils s'aiment. Mais soudain l'autre devient un instrument. Pour chasser ses propres angoisses. Ses propres doutes. Etonnant mystère que cet autre dont on ne pouvait pas se passer qui soudain devient un étranger. L'attirance qui s'éteint avec le désir. Le sexe est parfois égoïste. Sa jouissance avant celle de l'autre. Scène terrible où Henry prend sa maîtresse sous les yeux de sa femme dans un accès de colère.
Rien n'est moral. Mais on ne peut pas se sentir choqué. C'est plus que du sexe à l'état brut.Tous les êtres vibrent.Et se perdent dans cette jouissance. Cela dépasse l'érotisme. Et ce journal secret d'Anais: "Je suis devenue une autre, ondoyée au fluide de la vie.Ma bouche qui a reçu ce baptème se fera bientôt à des prières et à des psaumes impossibles.Mes rêves vogueront sur ce fleuve, désormais, je suis une voyageuse sans frontière en pays de chair".
2 commentaires:
eh oui, l'érotisme est un sujet casse gueule en littérature et, à mon avis, ce qui fait la différence entre un bon et un mauvais livre sur le sujet tient souvent autant à la sincérité qu'au talent d'écriture. Voilà un sujet avec lequel il est difficile de tricher.
Comme en amour tout court:-) Très vite, ça prend l'eau..mais qu'est ce que je dis?
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