Depuis l'enfance, nous sommes bercés de contes, de tragédies, d'histoires d'amour malheureuses entre un petit Poucet perdu dans la forêt, un Peau d'Ane qui fuit les envies incestueuses de son père et une Blanche-Neige qui croque la pomme défendue. Ca fiche les foies...un monde de cruauté et d'interdit. Avez-vous vu un conte où les gamins peuvent s'empiffrer de bonbons toute la journée, jouer à la DS sans scrupule et ne pas faire leurs devoirs sans croiser une vilaine sorcière ? Finalement dès la naissance l'interdit fait son apparition même entre les lignes des comptines. Plus tard ce sont les classiques, les Madame Bovary qui crèvent de solitude, le Cyrano de Bergerac qui souffre de sa laideur et Roméo qui perd sa Juliette. Comment voulez-vous avoir la pèche ? Alors quand les "dessinateurs animés" en 3D s'emparent d'un mythe pour le déformer avec bonheur, je dis oui.
Gnomeo et Juliette est dans la veine d'un Schrek. Moins percutant que le monstre vert qui jette au pilori tous les a-priori sur les "gens différents". Mais voir soudain des nains de jardin haut comme trois pommes se battrent comme des chiffonniers et s'aimer comme des racailles, c'est assez jouissif. Il y a les bonnets rouges et les bonnets bleus,un peu comme dans un mauvais match de foot, qui font des courses échevelés de tracteurs, piétinent la glycine du voisin et saccagent le puits de l'autre. Et au milieu Gnoméo et Juliette qui cueillent au sens propre la fleur de l'amour. Elle dégouline un peu de bons sentiments, cette nouvelle vision shakespearienne et dans un nuage de poussière les héros finissent heureux...et peuvent vivre très longtemps. Pas très grave puisque le morbide quitte le mythe. Et ose le dérapage de quelques centimètres de haut. A quand le prochain ?
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