Je l'observe avec un mélange d'ironie et de mépris dans le regard. Ca y est, il est chef. Il attend cela depuis tellement de temps, qu'enfin son entreprise reconnaisse ses valeurs. Après avoir changé successivement de poste pour incompétence notoire, il arrive presque au sommet avec une recommandation de taille: "maintenant il va falloir bosser". Cela me fait des frissons dans le dos. Les principes inversés.
Il va sûrement tenter de faire ce qu'il aime par dessous tout: rien mais en s'agitant beaucoup. Et en tentant de plaire à tout le monde. En son for intérieur, il sait qu'il est petit. Mais il vaut mieux se gonfler comme une grenouille aux ambitions non dissimulées. Son ego est aussi vaste que son embonpoint. Mais à l'intérieur il est bien faible, ce nouveau responsable. Il a la force des pleutres: il reste trouillard. Comment dire aux autres d'être exemplaire quand on ne l'est pas?
Un manager d'ampleur. Incontestablement aux services des plus grands. Après avoir séduit dans les bureaux, il faut passer à l'action. Et affronter le plus difficile: l'épreuve du temps. Résister. Et là je ne sais pas mais je sens un trouble dans son regard. La faiblesse des courtisans. On ne gagne aucun respect à abaisser les petits. Place à la leçon grandeur nature...
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