Il m'attend, je le sais. Le rendez-vous est fixé. Mon estomac est noué,presque vrillé. Et pourtant je suis heureuse de le voir. Pourquoi ai-je peur alors? Je suis prête: je lui dirai ce soir. C'est une certitude.
La porte s'ouvre, il me sourit. Et je sais..que c'est perdu. Que je ne dirai rien. Parce que c'est impossible. Cet instant en devenir doit être léger, éphémère et si fort en même temps. Parler, ce serait le gâcher. Lui non plus ne sait pas faire. Et ne veut pas de toute façon. Pourquoi mettre de la lourdeur quand la vie déjà s'en charge naturellement?Il va m'ouvrir les bras, son coeur non. Est-ce là l'essentiel? Ne rien dire, c'est peut-être encore plus fort. Une prochaine fois? Y en aura-t-il une? Oubliées les questions. Je suis là, à ses côtés. Un nouveau souvenir à ajouter au catalogue..
Réalité ou fiction? Les deux sûrement. Pour moi mais aussi pour vous. Parce que dire que l'on tient à quelqu'un est l'un des exercices les plus difficiles qui soient. Encore plus sur notre continent. En Afrique, la parole n'a pas la même valeur. C'est une tradition. Elle vient naturellement. Nous surprend étrangement. Parce qu'ici on aime souvent sans le dire. Handicapés des sentiments et prisonniers souvent de nos tabous. Là-bas, on aime et on le dit. La pudeur ne vient pas du coeur.
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